L’espace DENSAN s’est associé à la Maison de la Culture du Japon à Paris lors d’une conférence et démonstration sur le tissage nishijin-ori. Entièrement tissé à la main, cette technique artisanale née à Kyōto est raconté par Yoko Katsuyama.

Le nishijin-ori est l’un des tissus traditionnels les plus représentatifs du Japon. Elle utilise de la soie, des fils d’or et d’argent. Le tissage de la tapisserie tsuzure-ori est effectuée par l’artisane. Pour cela, elle dessine une image ou motif en grattant des fils colorés avec son ongle limé en dents de scie. C’est bien la caractéristique particulière qui était sur l’artisane qui tenait cette conférence, Yoko Katsuyama.
Cette conférence intervient durant les soixante ans du pacte amical qui lie Paris à Kyōto en 2018. À Kyōto, il y a une floraison d’entreprise industrielle, pour le fait-main. Le nishijin-ori est né lors de la guerre d’Ōnin, de 1467 à 1477, interposant des civils, à cause d’une querelle entre shogun. Durant cette guerre, on appelait le camps de l’Ouest : nishijin-ori. Le nom a été repris car ce fameux textile vient de là-bas.
À l’époque, il faut savoir que ce textile était uniquement destiné pour les différents sanctuaires du pays, à usage décoratif ou pour les tapisseries bouddhiques. La population n’avait pas le privilège d’en posséder. Pendant l’ère Meiji, certains de ces artisans étaient même envoyés en France! C’est une signature pour l’intérêt réciproque porté pour les différentes cultures, françaises et japonaises.

Le tsuzure-ori est quasi similaire à la technique de la Manufacture des Gobelins, mais ses fils sont nettement plus fins. En raison de la subtilité de ces motifs, seulement quelques centimètres de fils de soie peuvent être tissés par jour.
Ces tissages servent de fabrication de kimono, de ceintures d’obi et des tuniques de cérémonie kesa des moines bouddhistes, qui coûtent très chers.
La demande de kimono a drastiquement diminuée en dix ans. En effet, à l’heure actuelle la demande tsuzure-ori a presque disparu. C’est pour cela que l’Atelier HAKURYUAN KATSUYAMA, présentatrice de cette conférence, essaye de développer des canaux de vente internationale, en touchant à l’architecture et à la mode. La création moderne est donc le thème qui pourrait sauver des siècles de cette technique artisanale.
Jusqu’au 15 novembre 2018, le travail de l’Atelier HAKURYUAN KATSUYAMA est placé à l’espace DENSAN, ouvert aux publics, en entrée libre.

Dans cet atelier, il y a trois genres de tsuzure-ori :
– le classique (le traditionnel) : environ 40 fils de chaîne pour 3 cm seulement. Les fils sont légèrement plus épais ;
– le développé : environ 70 fils de chaîne pour 3 cm. Utilisant des fils ultra fins, une spécificité de l’Atelier HAKURYUAN KATSUYAMA ;
– le spécial : une autre spécificité de l’atelier, et qui permet un jonglage de tissu transparent.

Cet atelier vend des produits aux publics. Pour les créations artisanales, nous pouvons trouver :
– des obi, qui sont les ceintures pour les kimono ;
– des kicho, qui sont des anciens tissus pour cloison japonais ;
– des kesa, qui sont les tuniques de moine bouddhiste.

Comme mentionné plus haut, ils s’attaquent aussi aux créations modernes telles que les produits mobiliers et les accessoires. Ils n’utilisent ni machine, ni papier de crête, donc si vous fournissez un dessin, tout le motif sera exprimé par tissage. Cette compagnie n’utilise que de la soie à 100%. Un coût qui peut être élevé en vue de la qualité du textile, mais aussi par le coût du travail du tisserand.
Sachez que depuis 2012, l’atelier gagne des prix, dont un d’affilé en 2015 et 2016, du « Prix du Ministre de l’Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie ».
Une démonstration de quinze minutes sur l’ingénieuse machine a eu lieu, avec l’artisane Yoko Katsuyama. À l’aide d’un dessin sur papier, elle va pouvoir mettre les fils au bon endroit. Les fameux ongles limés vont lui faciliter la tâche. En une journée, elle peut faire une dizaine de centimètres, selon si c’est avec ou sans motif. Et ce travail titanesque demande énormément de précision. Car si jamais l’artisan se trompe, il faut tout refaire! Il n’est pas possible de rattraper le travail, peu importe le nombre de fils dont ils se seront trompés.
L’adresse de l’Atelier HAKURYUAN KATSUYAMA :
226 Shinmoto-cho, Omiya-higashiiru, Nakadachiuri-dori Kamigyo-ku, 602-8257 Kyoto, Japan.
Leur site internet : http://www.hakuryuan-katsuyama.co.jp/
L’espace DENSAN, promulguant les traditions japonaises : http://www.espacedensan.com/
Vidéo que j’ai prise lors de la démonstration : https://www.facebook.com/nipponactif/videos/350999495672063/
