Avant-première : Poupelle of Chimney Town

©Nautiljon Poupelle of Chimney Town cover

Animé par le Studio 4°C, la grande aventure de Poupelle et de son ami Lubicchi a été pour la première fois projeté en France le dimanche 26 septembre 2021, à la Cinémathèque française de Bercy. Grâce à Hanabi, nous avons eu l’exclusivité du visionnage en VOSTFR, bien avant sa sortie officielle le 1er décembre 2021.

« Une amitié à toute épreuve »

Honnêtement, je ne m’attendais absolument pas à ce niveau d’animation… Je ne parlerai pas du graphisme qui m’a tout de suite interpellé, et qui m’a même motivé à aller le voir. Des lignes futuristes sur un air de petit village concentré sur Poupelle, un personnage éponyme. Mais l’essentiel ne s’arrête pas qu’à un seul personnage, tous ont un rôle clé. Ce qui donne un excellent équilibre à l‘anime.

Les images sont saisissantes, l’histoire hyper dynamique. C’est simple, j’avais l’impression de voguer sur du retrogaming, neo-retrogaming ou encore… sur les effets des attractions de Disneyland Paris dans son visuel. C’était à confondre avec du Ralph 2.0, Rail Rush, du Dance Dance Revolution ou encore Chass’Taupes. Il y a même un petit air de Tim Burton dans certains costumes!

©The Reel Bits

Au-delà du visuel, le scénario a un sens. Plus encore, une forte émotion s’en dégage. On ressent beaucoup d’empathie à l’égard des personnages, tantôt mélancolique, tantôt heureux. Plein d’espoir et de vérités, de drames et de questionnements, la résilience de Poupelle nous émeut.
Il était aussi facile à comprendre des plus jeunes. Je vous explique : la salle était bondée de parents avec leurs enfants, qui avaient aux alentours des 6 ans. Je me suis moi-même posée la question à savoir si les enfants pouvaient suivre le rythme d’un film en VOSTFR. L’une des animatrices assure qu’il est possible que les parents content certains passages en même temps, pour que leurs enfants ne soient pas perdus. Mais tout le long de la séance, il y avait qu’un silence. Par définition, aucun cri, aucun chuchotement. On était tous hypnotisé par l’histoire grâce à son réalisateur : Yusuke Hirota. Parce qu’on vous l’assure, les images parlent d’elles-mêmes. L’aventure déferle à toute vitesse du début à la fin.

©Gaak

Je recommande très chaleureusement cet anime, qui je rappelle sortira dans les cinémas français le 1er décembre 2021. Une projection que j’ai moi-même hâte de revoir! Comme dit dans le paragraphe précédent, emmenez-y vos enfants, vous allez être enchanté, assurément.

Le shogunat au Château de Fontainebleau

©NipponActif

Cette exposition relate d’un pont de communication entre le Japon et la France, la naissance même du Japonisme. Deux cultures distinctes, des rencontres et des présents offerts notamment à l’empereur Napoléon III par le dernier shogun Iemochi, seront exposés dans le Château de Fontainebleau, lieu de baptême de l’empereur.

©NipponActif

En 1854, le Japon est contraint de s’ouvrir au commerce international suite aux pressions des américains. 4 ans plus tard, le Japon signe un traité de l’amitié, notamment avec la France. À partir de ce moment, des cadeaux s’offrent entre ces deux pays, afin de faire découvrir à l’un et l’autre des aspects culturels méconnus jusque là. Napoléon III envoie des bustes à son effigie, tandis que le shogun Iemochi offre par exemple des paravents.

©NipponActif

Une ambassade japonaise quant à elle apporte 10 peintures montées en kakémonos. Ces derniers sont une adaptation de la tradition chinoise et japonaise. Elle a longtemps été discuté entre peintres, fonctionnaires de l’administration des Affaires étrangères et les membres de la délégation, afin qu’une culture ne l’emporte pas sur l’autre. Les années qui suivent, la France reçoit beaucoup d’autres présents car nos accueils ont été des plus chaleureux, les japonais ont tenu à montrer leur gratitude. Cette année se déroule le Festival de l’histoire de l’art, et pour marquer le coup, cette exposition ressort ou sort de manière inédite, des objets qui ne sont habituellement pas exposés.

©NipponActif

Riche en couleurs, même si peu d’objets y sont exposés, il vaut le détour si vous visitez le Château de Fontainebleau par la même occasion (le prix de la visite étant inclus). De plus, vous trouverez lors de cette exposition des objets en laque et en bois, avec des travaux de gravures impressionnantes!

À défaut d’une importante collection en quantité de l’exposition, n’hésitez pas à poursuivre votre visite avec de magnifiques salles appartenant au Château où l’empereur Napoléon III a séjourné!

*Lieu : Château de Fontainebleau
*Dates : du 4 juin au 20 septembre 2021
*Tarif : 13€ plein tarif.
*Billetterie : https://chateaudefontainebleau.tickeasy.com/fr-FR/produits

Yasuke le samouraï noir et TŌKYŌ

©NipponActif

Smaïl Kanouté, inspiré de Yasuke Kurosan

Smaïl Kanouté est un graphiste, chorégraphe, danseur et artiste plasticien. Il découvre l’histoire véridique du seul samouraï noir du Japon du 16ème siècle, et puise en cette légende toute l’inspiration nécessaire pour en faire une vidéo et l’exposer à la Maison Européenne de la Photographie (MEP).

Une vidéo de 15 minutes, riche en mouvements, riche en mots-clés, relatant l’histoire de Yasuke Kurosan. L’unique africain à avoir été anobli après le 8 mars 1581, le jour de leur rencontre. Il avait aux alentours de 30 ans, selon son « détenteur » (période esclavagiste), le daimyo de Kyōto : Oda Nobunaga.

La diversité d’une autre époque

Smaïl Kanouté rend grâce à un personnage, un « héros », sur un schéma romanesque. La diversité est le mot d’ordre dans l’un de ses volets triptyque. Effectivement, il combine l’aïkido, le bushido, ou encore la cérémonie du thé ainsi que le butô, dans une puissance énergétique maîtrisée. Le tout dans divers paysages japonais, que ce soit la ville, la campagne, les temples, etc… L’histoire qu’il conte dans sa vidéo mentionne plusieurs pays, dont l’Amérique ou encore la France (La Chapelle ou encore Château d’Eau (ligne 4 du métro parisien)). Ses rencontres avec des sensei nous indiquent aussi l’art qu’il va exploiter avec sa chorégraphie.
Il utilisera aussi de la peinture sur son corps, inscrivant ainsi plusieurs mots, représentatif de la vie de Yasuke Kurosan, ou du moins ce que l’on devine.

Shomei Tomatsu – TŌKYŌ

La Maison Européenne de la Photographie invite par la suite et sur plusieurs étages, une exposition sur deux artistes photographes, dont Shomei Tomatsu.

Shomei Tomatsu décide de photographier la population japonaise d’après guerre, une population qui essaie de survivre à la crise : chômeurs ou ceux ayant des petits métiers, et tout cela sous l’influence de l’occupation américaine.

©NipponActif


Il ne prendra pas que des personnes en photo, mais jouant sur l’abstraction avec son appareil, on découvre aussi des scènes avec objets, des détritus ou encore de la nature. Sa passion ne le limite pas qu’à une image figée, il mène aussi des convictions personnelles comme les problèmes écologiques. Ils prendront scènes sur des photos plutôt sombres, même s’il commence à utiliser de la couleur avec des photos beaucoup plus pacifistes, comme de merveilleuses cerisiers en fleurs (sakura).

Daido Moriyama – TŌKYŌ

Le dernier artiste photographe est Daido Moriyama. J’admets avoir eu un coup de coeur pour ses oeuvres, tantôt colorées, tantôt dérangeantes. Mais qui amène à une grande curiosité.

Alors qu’il a 25 ans, il réalise une de photos sur des… foetus. Il débute sa carrière en étant défaitiste, et voit son oeuvre comme s’il repartait de zéro dans sa vie.
Dans une période de l’histoire de plus en plus récente (2008), on aperçoit certains de ses Polaroids. Il a toujours pris ses clichés au Polaroid, mais en 2008, la société Polaroid cesse sa fabrication. Daido Moriyama lui rend donc hommage en couleurs.

©NipponActif

En 2016, il profite de son nouvel appareil, pour passer du noir au blanc, aux couleurs, qui trouvent ça finalement fascinant. Il ne reste pas dans ce qu’offre une ville dynamique en termes de couleurs ou de détails, il s’attaque aussi à l’âme des tokyoïtes et tentes d’entrevoir leur quotidien qu’il trouve fascinant. Sa suggestion s’appuie fortement sur les femmes dans son travail sur « Pretty Woman ».

On se prépare pour un voyage dans le temps et des lieux, des messages forts sont véhiculés dans cette exposition.
Je remercie la Maison Européenne de la Photographie pour son accueil, et son travail, ainsi que bien évidemment à ces auteurs pour cette exposition riche en découverte.

*Lieu : Maison Européenne de la Photographie – 5/7 Rue de Fourcy, 75004 Paris
*Dates :
– du 19 mai au 29 août 2021 pour Smaïl Kanouté
– du 19 mai au 24 octobre 2021 pour Moriyama et Tomatsu
*Tarif : 11€ plein tarif.
*Billetterie : https://maison-photographie.tickeasy.com/fr-FR/produits

Jardins d’Asie au Musée Guimet

©Nippon Actif

Le Musée Guimet est LE musée parisien par excellence des arts asiatiques. Entre les expositions permanentes et temporaires, on ne cesse de voyager tout en étant dans une énorme bâtisse à plusieurs étages. Aujourd’hui, l’exposition sur les « Jardins d’Asie » est présentée au musée jusqu’au 20 septembre 2021. Bien que cette exposition soit riche en objets et histoires sur plusieurs pays du continent asiatique, je vais uniquement faire un zoom sur le Japon.

©Nippon Actif

Les japonais sont amoureux de la nature depuis toujours. Leur quiétude s’installe alors souvent dans leur jardin. Terrain d’idées, d’imagination, de repos ou de méditation, certains auteurs nous permettent de les contempler d’aussi loin que nous sommes, des jardins de Lahore à Kyōto. Il y a 80 oeuvres lors de cette exposition, des ateliers et aussi un spectacle selon le planning journalier (à se procurer à l’accueil).

©Nippon Actif

Dame Nature travaille

L’aménagement des jardins japonais s’attachent à l’arrangement des arbres, des pierres et des eaux. Ce principe est un hériter de la tradition chinoise, même si chacun des deux pays ont leur propre signature. Il y a toujours un esthétisme parfait et une symétrie dans chaque regard posé dans cette nature retravaillée. Une nature vivante, transitoire à chaque saison que les années défilent.

Lors de cette exposition, vous pourrez voir par exemple des tirages de photos du jardin du Dainichi-do à Nikko, le jardin du pavillon d’Argent Ginkaku-ji ou encore le jardin du Prince Hotta. Toutes les photos de ce jardin datent d’environ 1890.

©Nippon Actif

On retrouve également des recueils de fleurs et de plantes herbacées, des plats (assiettes) à décor, des estampes de japonais dans leur quotidien (et dans leur jardin bien sûr). Le jour où je me suis rendu à l’exposition, j’ai eu la chance d’assister à un spectacle appelé kamishibai. C’est l’art de conter de façon théâtrale des histoires, mais la particularité est surtout dans la partie logistique. Elle est petite et ambulante. Effectivement, la scène du théâtre fabriquée est appelée butai. Elle a une taille prédéfinie, pour accueillir des planches de dessins, comme vous pouvez l’apercevoir sur l’image suivante.

Moins de 2h suffisent pour le spectacle et l’exposition, pour les grands comme les petits. Le billet pour l’exposition temporaire permet aussi de profiter des expositions permanentes, par contre pour cela, il vous faudra 3h de visite en plus pour les plus courageux.

RAZER x Pokémon

©Nippon Actif

Tous les férus de jeux vidéos connaissent la marque RAZER. Entreprise singapourienne d’informatique, ils font partie des meilleurs en accessoires dédiés aux jeux sur ordinateur. Ils se sont cette fois associé à Pokémon et ses 25 ans. En outre, j’ai découvert un de leur produit que j’utilise quotidiennement et dont j’aimerai faire un retour d’expérience.

©Nippon Actif

Un proche m’a offert ce produit, que je n’aurai jamais imaginé que cela puisse exister : des écouteurs sans fil, recharger par une… Pokeball!
Inventif, un produit qui allie logique et pragmatisme. Les écouteurs portent le logo de Pikachu, et à chaque fois que l’on range les écouteurs dans sa pokeball, ils se rechargent.

©Nippon Actif

Les couleurs sont flashy, le sens des détails impeccables. On n’est pas confronté à une qualité médiocre. Les écouteurs tiennent environ 3H, et la pokeball a une autonomie de 15H une fois chargée. Les écouteurs sont tactiles, et permettent de faire pause, de répondre aux appels, d’avancer la musique qu’on écoute, tout comme de l’arrêter. Mais ça peut être un sujet fâcheux par moment, car c’est assez sensible, donc si vous voulez remettre vos écouteurs, attention de ne pas appuyer au milieu. Cela m’arrivait en salle de sport. Et dormir avec, n’y comptez pas, sauf si vous dormez exclusivement que sur le dos.

©Nippon Actif

Mais ne vous freinez pas pour si peu. Avec l’appareillage de l’application qui lui est dédiée, vous avez la possibilité d’éteindre toutes les touches tactiles de vos écouteurs. Vous pouvez suivre le pourcentage de batterie qui reste sur cette même application, ou encore modifier les tonalités. Il faut chercher sur votre store l’application « Razer Audio ».

Pour ses caractéristiques, je ne vais pas m'étendre sur le sujet car tous les e-marchands le font lors de votre achat. Voici mes + et - :

Avantages : bonne qualité de son, beau design, excellent concept qui est cohérent avec l'anime, possibilité même de faire du sport (cardio ou musculation) sans que cela ne tombe, bonne autonomie de la pokeball et de ses écouteurs, léger et compact pour le mettre dans nos sacs.

Désavantages : Lors des appels, votre interlocuteur ne vous entendra probablement pas, il entendra plus ce qui se passe autour, que ce que vous racontez. Le micro est sur votre oreille, et uniquement l'écouteur de gauche. Je suis obligée d'enlever mon écouteur gauche et le coller prêt de la bouche quand je suis au téléphone pour une meilleure entente. L'application connaît souvent un bug (pour l'appareillage). 

Mon proche l’a acheté sur ce site : https://www.razerpokemon.com/ que je vais vous déconseiller. Le produit vient de Hong Kong, et c’est bien un produit authentique car j’ai contacté la compagnie RAZER aux États-Unis pour le confirmer. Mais il y a des frais de 30€ en prime à payer à FedEx… En plus des 130€ du produit. Préférez acheter sur Darty ou la Fnac, il y a même une promotion, et c’est une édition limitée!

©Nippon Actif

Voyage sur la route du Kisokaidō

Ōtsu
©Nippon Actif

La route du Kisokaidō fait partie d’une des cinq voies du réseau routier créé au Japon durant l’époque d’Edo (1603-1868). L’exposition qui lui est dédiée au Musée Cernuschi met en chemin une série complète de cette route, réalisée par Keisai Eisen et Utagawa Hiroshige.

©Nippon Actif

Deux semaines pour traverser Edo (l’actuel Tōkyō) et Kyōto (~540km). Pèlerins, marchands, moines itinérants, touristes, marchands, le compte y est pour un long voyage d’autrefois. Cette exposition nous fait réellement vivre une traversée au milieu de villes, de campagnes, de montagnes ou encore de littoraux en quatre saisons. C’est à la limite de l’immersive si nous nous concentrons bien sur les détails. Les ukiyo-e sont présentés dans un ordre précis (vous pourrez le remarquer grâce à la numérotation en-dessous des tableaux). Bien qu’il y ait 69 relais, attendez-vous à plus de tirage (des doubles et autres).

Une épopée japonaise

Pour compléter ces représentations, il y aura quelques objets présentés comme le nécessaire de fumeur, la statue puissante de l’une des cinq divinités gardiennes du bouddhisme ésotérique (Fudō Myōō), l’armure de Matsudaira Naritami (déjà présenté au Palais de Tokyo de Paris) ou encore une paire de sabres d’un luxe indiquant un très haut rang appartenant à Matsudaira (Ikeda) Naritoshi, un des douze plus riches daimyō (principaux gouverneurs de provinces issus de la classe militaire qui régnaient sur le Japon sous les ordres du shogun) du Japon.

Mon coup de coeur de l’exposition est aussi les ukiyo-e d’Utagawa Kuniyoshi. Des couleurs qui restent vives, une préservation intacte des estampes comme tous les autres estampes, mais la différence est qu’il présente ses personnages comme les acteurs du célèbre théâtre japonais kabuki. Cela peut être déroutant pour des néophytes, mais pour les japonais, sans même lire la description, ils reconnaîtraient certains des personnages jouaient dans les théâtres de leur salle. Bien que cela soit scénarisé, chaque estampe a un objet iconique lié à l’histoire de la route du Kisokaidō.

Prenez la route, un long et merveilleux voyage vous attend lors de cette exposition!

*Lieu : Musée Cernuschi –  7 Avenue Velasquez, 75008 Paris
*Dates : du 16 octobre 2020 au 8 août 2021.
*Billetterie : https://www.billetterie-parismusees.paris.fr/selection/timeslotpass?productId=101664589843&gtmStepTracking=true

Space Create, manga kissa à Tokyo

Lors de mon voyage au Japon, précisément dans la ville de Tokyo, j’ai voulu essayer l’un des logements les plus atypiques du pays : le manga kissa. J’ai donc tenté ma première expérience au Space Create du quartier d’Asakusa.

gera_gera_japon_manga_kissa_cafe_2
©NA    Employée dans un manga kissa

Précédemment, j’avais écrit une partie des explications sur le manga kissa dans cet article : Manga Café. Autrement dit, le manga kissa est un mélange entre un cybercafé et une bibliothèque de milliers de manga. La différence est tout de même notable entre l’inspiration japonaise qu’a eu le Manga Café de Paris, et le manga café au Japon. Je vais donc raconter mon expérience d’une nuit au Space Create.

Avant mon départ pour Tokyo, j’avais eu l’idée de dormir dedans. J’y suis allée sans réservation préalable, que ce soit en France ou sur le terrain. J’ai trouvé une enseigne grâce à la gentillesse d’un policier et d’un tokyoïte qui m’avaient déniché le lieu à minuit passé (vous l’aurez compris, je n’avais vraiment rien prévu, juste pour l’aventure!). Il me semble qu’il n’est pas possible de réserver d’avance une « chambre ». Tout simplement car la fonction de base est de lire une multitude de manga, et d’utiliser internet, dans un des petits box que nous offre le lieu. Les manga kissa d’il y a quelques années ne connaissaient que ce fonctionnement, et voulait se comporter comme un cybercafé. Mais au fur et à mesure des années, certains tokyoïtes ont commencé à rester toute la nuit dans ces boîtes (surtout pour les personnes qui avaient loupé leur dernier train pour rentrer). C’est alors que ces enseignes ont eu l’idée de mettre à disposition des clients plus qu’une salle de lecture, et l’ont transformé en une « chambre ». Ou du moins, un box. Avec le même espace qu’un capsule hôtel, regardez la photo ci-dessous.

11137133_10206767445723894_4967090355238878447_n
©NipponActif   Le box où j’ai dormi

Dès l’accueil, on nous invite à s’inscrire sur des bornes (enregistrement en japonais ou en anglais) : nom, prénom, adresse, email et validation des conditions. On nous offre une carte de fidélité, où nos informations faciliteront les futurs réservations. Étant un manga café, on peut y aller en journée, pour 30 minutes par exemple. Mais comme je souhaite y passer la nuit, j’ai pris le maximum, à savoir le forfait 12H, pour environ 20€ (à l’époque) au Space Create. Sachez que c’est le « logement » le moins chère sur Tokyo. Certains tokyoïtes y habitent pendant plusieurs mois! Car ils coûtent moins chère qu’un appartement dans l’archipel…
[D’autres chaînes connues coûtent encore moins chères, exemple : Manboo! qui coûte environ 14€ pour le même service.]
On nous explique en anglais le fonctionnement. Que nous pouvons profiter des manga, d’internet en illimité, que l’on peut choisir le box que l’on souhaite du moment qu’il soit logiquement libre. Inclus aussi pour ce prix, des boissons chaudes et froides à volonté, d’un peignoir, d’un wabaki (わばき) qui signifie les chaussures d’intérieur, mais aussi d’une douche! Attention, tous les manga kissa n’en sont pas forcément dotés, mais cela continue à se généraliser.

1509792_10206767447043927_9147428847824687714_n.jpg
©NipponActif    Équipement et douche au manga kissa

Le lieu est très propre, à l’image des autres lieux que j’ai essayé. Un plaid nous est fournit pour se couvrir. Cependant, le confort n’est pas au rendez-vous. Même si le sol est matelassé, la lumière du manga kissa impacte sur nos box, et donc sur nos nuits car il est difficile pour beaucoup d’entre nous de dormir la lumière allumée. Il faut savoir que le box n’est pas totalement fermé : il n’y a pas de plafond! Je n’en connais pas la raison, mais probablement pour ne pas y être à deux dedans et surveiller au loin ce qui se passe ? Je déconseille donc ce lieu pour plus d’une nuit. Mais l’expérience est bien évidemment utile car inédite.

Ces chaînes sont installées un peu comme pour la distance de nos McDonald’s sur Paris. Il y en a dans tous les coins de rue, il faut souvent lever ses yeux pour voir ces enseignes, car ils se situent dans les étages.

Tarif pour l’enseigne avec des kanjis rouge et noire Space Create :
– 1 heure : 550¥ (~4,2€)
– 3 heures : 1200¥ (~9,1€)
– 6 heures : 1800¥ (~13,7€)
– 12 heures : 3000¥ (~22€)

Tarif pour l’enseigne avec une grenouille Gera Gera :
– 30 minutes : 200¥ (~1,5€)
– 3 heures : 750¥ (~5,7€)
– 8 heures : 1480¥ (~11,3€)

Tarif pour l’enseigne avec un poisson Manboo! (le plus connu) :
– *30 minutes pour les femmes : 100¥ (~0.7cts€)
*30 minutes pour les hommes : 200¥ (~1,5€)
– 3 heures : 1000¥ (~7,6€)
– 5 heures : 1300¥ (~9,9€)
– 8 heures : 1800¥ (~13,7€)
– 10 heures : 1900¥ (~14,5€) – tarif de nuit
– 
12 heures : 2200¥ (~16,8€)

Kyoto et son élégance éternelle

Source des événements japonais à Paris, la Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP) a accueilli le Vendredi 15 Juin, les membres du spectacle intitulé « Kyoto et son élégance éternelle ».

37277790_10216438499774201_2978754527823396864_n
©NipponActif     Entrée avant le spectacle

Paris et Kyoto fêtent les 60 ans du pacte d’amitié qui les lient. Des kyotoïtes sont venus nous montrer un art traditionnel local, pour la découverte d’une facette de leur culture.
On plonge directement dans une ambiance raffinée, avec le port des vêtements culturels. Des vêtements comme nous n’en voyons nulle part ailleurs, atypique (se conférer aux photos).
Ils sont venus nous présenter le festival qui a lieu chaque année pendant le Gion Matsuri. C’est le festival du sanctuaire Yasaka, et il dure tout le mois de juillet. C’est l’une des trois grandes fêtes de la région, et il est initié par le Yamaboko junkô, qui est la procession de chars.

37276625_10216438497094134_9156208545165737984_n
©NipponActif    Le yamaboko junkô

Lors de cette soirée, nous avons eu le droit à l’imayo : des chants et des danses qui étaient pratiqués à l’époque Heian (VIIIe – XIIe siècle). Musique et chants traditionnels parlant de palais, de montagne, de cérémonies, mais aussi de Paris (Imayo – Awase).

Un voyage lyrique à travers une région et Paris. Des poèmes écrits à la main avant d’être chantés. Les poèmes nous étaient déjà donnés en avance, mais cela ne les a pas empêché de faire une démonstration d’écriture en quelques minutes. Les danseuses quant à elles étaient exceptionnelles. Elles m’ont rappelé la danse cambodgienne de par leur dextérité et mouvement au ralenti. Ce spectacle ne pourrait intéressé que les amoureux de la tradition.

37347259_10216438496494119_3477870598527385600_n
©NipponActif    Membres du spectacle

Extrait d’Iwayo – Awase (version française)
par Mme Keiko NAKAGAWA

En se promenant dans les rues de Paris
Ici et là dans le jardin des roses sauvages fleurissent 
Ses souvenirs se transforment en sentiments
Et subsistent toujours sur le bout des feuilles après la séparation

Ce groupe est une association qui existent depuis quelques décennies. Leur but est de propager la culture d’époque de leur région, à tout le monde. Ils participent à la fête tout le mois de juillet à Kyoto, afin de présenter ce qu’ils nous ont montré. Nous avons eu l’honneur de pouvoir être présent à cette exclusivité mondiale.

Ce programme présenté à la MCJP était gratuit et n’avait qu’une date unique.

Site : https://www.mcjp.fr/

Salon : C’est Bon! le Japon 2018

En 2014, la gastronomie japonaise s’inscrit à la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco, appelé washoku (和食), qui n’a cessé d’intéresser les français. De là, Euro Japan Crossing a créé le salon dédié à la culture japonaise, et cette année, nous sommes à sa 5ème édition du salon C’est Bon! le Japon à Paris! C’est la deuxième fois que j’y retourne, ayant eu une bonne impression lors de l’édition précédente.

36473129_10216316600166787_4504358973293461504_n.jpg
©NipponActif       Services de table vendus lors du salon

L’espace était plus grand, mieux agencé, et il y avait beaucoup plus d’exposants qui vendaient leurs produits venant tout droit du Japon. A l’entrée, un marché aux légumes directement importé du Japon : daikon (大根) qui est un radis blanc, patate douce du Japon qui est sucré à souhait et délicieux (nous avions le droit à une dégustation), grande bardane, néflier du Japon, gombôs, la tige du wasabi (山葵), etc… Sachant que ce sont des produits qui coûtent de base extrêmement chère, le prix exercé au salon ne m’a pas paru exorbitant, contrairement à ce qu’une partie des visiteurs pensent.

36512443_10216316601926831_3743483337595944960_n.jpg
©NipponActif  Tige de wasabi

Prenons l’exemple de la tige de wasabi. Nous avons lors de ce salon le véritable wasabi, qui n’a en goût, en  texture et couleur, rien à avoir avec nos fameux tubes vendus par nos lobbyistes. Pour 1 cm, comptez quand même 10€. C’est cher? Sachez que c’est le plus bas prix! Car effectivement, cette plante est rare et est cueillie dans les montagnes au Japon. Il y a encore plus chère, car il y a de meilleures qualités que celui que j’ai pris en photo.

36474431_10216316601086810_6422673203717472256_n.jpg
©NipponActif   Patate douce japonaise

Un autre exemple, la patate douce japonaise, appelé le Yaki-Imo. Explication sur la photo ci-dessus. Je rajouterai qu’au Japon, ce mode de cuisson pour les patates douces est très prisé là-bas. L’une des phrases favorites des japonaises : « Imo, Tako, Nankin« . Imo signifie ‘patate douce’, Tako signifie ‘pieuvre’, et Nankin signifie ‘courge’. 3€ le morceaux de patate douce pour son temps de cuisson et sa popularité d’un autre continent… Je valide!

36525260_10216316600046784_5882152265300574208_n.jpg
©NipponActif   Des sandales relaxantes

N’oublions pas les stands divers qui portent tout autant de l’intérêt : art de table, artisanat, nourriture japonaise (comme le mochi, dommage que je n’ai pas pu en trouver de mochi glacé), etc… Cette année, une nouveauté, le salon a mis en avant les produits japonais… bio. Je trouve que c’est une bonne initiative, bien que l’on risque de retrouver des critiques au niveau des prix (ou des clichés?). Pour immortaliser la journée, un stand photo ambiance nippone avec des accessoires étaient mis à disposition des visiteurs.

Un voyage culinaire à porter de main

Hors, nous avons la scène. Celle qui nous dirige vers des performances musicales et démonstrations. Même le bloggeur « Un Gaijin au Japon » à présenter une conférence exclusive! On aurait préféré beaucoup plus de scène pour ce genre de programmation.
Le 1er Juillet 2018 avait lieu le concours de thé japonais avec 6 catégories ( sencha, genmaicha, hôjicha, matcha, bio et autre ). Des professionnels de la gastronomie ont évalués les différents thés, et le public avait aussi pu y goûter.

Malgré la chaleur écrasante du salon (pas de clim, pas même pour les professionnels), les visiteurs étaient bien présents. On les remercie pour leur travail, et rendez-vous l’année prochaine pour la 6ème édition.

*Lieu : Halle des Blancs Manteaux  – 48 rue Vieille du Temple 75004 Paris
*Prix d’entrée : 1€

Concert solo de taiko d’Ichitarô

Le taiko (太鼓) est un art de jouer du tambour japonais, très exploité lors des cérémonies et événements traditionnels à l’époque, mais uniquement pour accompagner les fêtes. Après la seconde guerre mondiale, le taiko est devenu indépendant, permettant de jouer sans grande occasion, afin de cultiver sa propre identité.

35883416_10216224583146419_1726681821992714240_n.jpg
©NipponActif             Ichitarô en solo

Venant tout droit du Japon la veille du spectacle, un artiste méconnu est venu faire vibrer la salle du centre Mandapa à Paris! Cet artiste se nomme Ichitarô. Là où nous avons l’habitude de voir minimum de deux personnes lors d’une représentation de taiko, ici Ichitarô se dévoue seul à la tâche.

La résonance du coeur

Personnellement, c’est la première fois que je vois une performance en live de taiko (appelé aussi wadaiko, j’ai pu lire à gauche et à droite sur la toile qu’il était même préféré au mot taiko. Mais ce dernier est le plus populaire). Et c’était SENSATIONNEL! Je pèse mes mots. Ichitarô a su nous offrir un spectacle unique en son genre avec une force remarquable et maîtrisée. Toute la salle vibrée dans tous les sens du terme : le tambour apporte un son puissant, avec un brouhaha d’échos, tout en étant mélodieux. Même néophyte en la matière, je me sens capable de dire que c’était un sans faute lors de son tambourinage. Une frénésie régulière pendant ses tours de bras, et c’est bien à ces moments-là que nous avions le souffle coupé.

35820124_10216224583546429_7769845152725598208_n.jpg
©NipponActif     Ichitarô lors des vitesses de battements

Son endurance est sans faille, même en tambourinant crescendo, sûrement grâce à sa dextérité. Le son reste fluide, peu importe l’intensité qu’il y met. Ce qui est intriguant, c’est que nous avons même l’impression qu’il y a toute une équipe qui joue derrière, alors que non. C’est toute une équipe en un seul homme. Son endurance est remarquable. On voit lors de sa performance d’une heure, qu’il va puiser l’énergie bien au-delà de sa propre limite. Et même arrivé à un point où l’on se dit qu’il est arrivé à son maximum, il nous détrompe, et joue de plus belle. Tout aussi remarquable est son ingéniosité : car effectivement, il nous expliquera pendant ses moments de pause qu’il s’était rendu aux États-Unis, pour s’entraîner à jouer du taiko. Et à ce moment-là, il a commencé à jouer avec plusieurs « bâtons », ou du moins qui y ressemblent, pour avoir des sons différents. Puis il en a trouvé un de robuste, l’impensable, un bâton japonais qui sert de base à épousseter les futon. Aujourd’hui même dans l’archipel nippon, il est peu utilisé. Comme le bâton est bien robuste, il a continué à jouer avec. Donnant une tonalité bien particulière, très appréciable et impressionnante (confère la photo ci-dessous).

35728691_10216224582226396_5908862495115706368_n.jpg
©NipponActif     Avec le bâton à épousseter le futon

Cette ingéniosité se poursuit aussi au Japon,  précisément à Yokohama, la ville d’origine de l’artiste. Il eut l’idée singulière de couper son chauffe-eau qui ne fonctionnait plus, et d’en faire un instrument de musique qui donne un son aigu.

35760309_10216224581626381_2334637238765223936_n.jpg
©NipponActif     Instrument fabriqué par l’artiste

Tant de raisons d’apprécier ce son, il est dommage qu’il n’est pu faire qu’une seule représentation à Paris. Probablement qu’il reviendra… du moins, pour les macarons qu’il apprécie dans la capitale!

PS : je remercie le centre Mandapa de m’avoir donné l’invitation, et de m’avoir permis la découverte de cet art.
Lieu du concert : http://www.centre-mandapa.fr/

%d blogueurs aiment cette page :