Kabuki : Iromoyō Chotto Karimame Kasane et Narukami

Un show très impressionnant et unique en son genre s’est déroulé au Théâtre National de Chaillot. Bluffée par leur performance, cela m’a prit quelque temps afin de collecter des informations à ce sujet. C’était une première pour moi, et sûrement pas la dernière! Je vous éclaire sur cette soirée.

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Nakamura Shido et Nakamura Shichinosuke

En plus de la recherche d’informations, j’ai aussi dû attendre les droits à l’image… dont je n’ai toujours pas la réponse. J’accréditerai donc les images à la source. Trêve de mondanité!
Le kabuki est un art multiséculaire qui n’appartient qu’au Japon. C’est un genre de théâtre très codifié, mettant en avant des acteurs qui sont costumés et maquillés. Avec cette explication, je vous décris le théâtre japonais au sens large. Ce théâtre existe depuis environ 400 ans, et son histoire est riche et diversifié. Le kabuki a évolué avec son temps, même s’il tient toujours une base ancrée qui est immuable et unique. Les comédiens Nakamura Shido et Nakamura Shichinosuke ont fait une représentation sur Paris, pour un moment de découverte, d’extravagance et des temps forts spectaculaires. Ils nous présentent l’un des nombreux aspects du kabuki : le yarō kabuki

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Le yarō kabuki (野郎歌舞伎) est une évolution du kabuki d’origine. Beaucoup plus sophistiqué, des hommes se spécialisent autant dans leur genre, que dans celui de la femme! On appelle ces hommes qui jouent le rôle de femmes des onnagata (女形). 
Un rôle qui est pris au sérieux au Japon, car très peu d’hommes sont aptes à le jouer à la perfection, voir au-delà, et à être catalogué officiellement comme un/une onnagata. En effet, certains de leur jeu d’acteur dépasse les qualités même d’une actrice dans le même rôle! Faut dire ce qu’il en est, par moment j’oubliais que c’était un homme. Du moins sa voix surjouée (dans les aiguës) me le faisait rappeler, mais sans pour autant pouvoir se moquer de l’acteur. Au contraire, je n’ai eu que d’admiration pour ce personnage… j’en suis tombée amoureuse! 

©Japonismes 2018

Le maquillage est exactement celui que je vous avais expliqué dans l’article sur le stage de danse du professeure Juju Alishina : le maquillage shironuri. D’un blanc immaculé, on ne prête pas ce maquillage que pour les geisha et le nihon buyō, mais surtout pour le kabuki.
De tous les spectacles de kabuki que j’ai pu voir jusqu’à présent, c’est celui où j’ai été le plus impressionné au niveau du choix des kimono / yukata, et des accessoires. Criard de sophistication, de perfection à tous les niveaux, le choix des costumes est à coupé le souffle. De superb motifs, on ne pouvait pas reposer nos yeux tellement il y avait de choses à voir. Il arrivait que l’onnagata restait immobile pendant de longues minutes devant nous sans dire un mot pour laisser jouer l’autre acteur. Mais ce n’est pas dû au hasard. À mon humble avis, c’est pour nous laisser regarder en détail le travail prodigieux accompli par l’équipe en backstage sur l’aspect esthétique des personnages. Et quel travail!

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Narukami

Il n’y a pas que le costume et le maquillage qui étaient élégants. Nous avions surtout aimé leur manière de jouer. Tantôt nous plongeant dans un drame, tantôt dans des scènes explosives. Rude, droit et fière pour l’homme, courbe gracieuse, parfois à l’allure dandinée et douce pour la femme. 

Mais qu’est-ce que Iromoyō Chotto Karimame Kasane et Narukami? Et bien c’est la sélection de deux histoires que les comédiens joueront en deux temps. Tout d’abord Iromoyō Chotto Karimame Kasane qui durera 50 minutes. C’est l’histoire d’un rōnin (浪人) qui se surnomme Yoemon et d’une demoiselle de compagnie, Kasane qui connaissent un amour sans avenir, et se rendent dans une rivière pour se suicider. Mais coup de théâtre, c’est Yoemon qui assassine sa bien-aimée. Kasane devient alors un fantôme, et se venge. 
Il faut savoir que le kabuki est relativement difficile à comprendre. Ce sont des situations complexes rythmées par des dialogues avec un langage soutenu, que même un japonais natif pourrait avoir dû mal à comprendre. Il est donc essentiel quand on va voir un kabuki, de s’informer sur l’histoire de la pièce qui va être jouée pour ne pas s’emmêler les pinceaux ou pire, ne rien comprendre au scénario. Lors de cette soirée, nous avons quand même eu un kit (oreillettes) de traduction et brèves explications de ce qui se produisait sur scène. 

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Iromoyō Chotto Karimame Kasane 

Après l’entracte de 30 minutes, on passe à la pièce qui durera 1h20 : Narukami. C’est le nom d’un moine qui a emprisonné Ryujin (Dieu de la pluie ayant l’apparence d’un dragon) car il éprouvait de la rancoeur contre l’Empereur. Depuis il ne pleuvait plus nulle part. Dans la première partie du spectacle il fallait rompre cette malédiction, et donc l’Empereur envoya la Princesse Kumo no Taema (Lumière entre les Nuages) discrètement pour abuser de sa confiance et trouver le moyen de briser la malédiction en coupant une corde spécifique. 
Dans la seconde partie, on a des scènes beaucoup plus dynamiques. La traîtresse ayant été démasqué, le moine incarna un démon. Fou de rage, son maquillage et son costume change du tout au tout.
C’est quand même extraordinaire d’avoir un look complètement différent passant de la perfection à l’imperfection, et d’être toujours aussi classe. Rien est laissé au hasard.

Lieu : Théâtre national de Chaillot – 1 Place du Trocadéro, 75016 Paris
Date : 18 septembre 2018

Nihon Buyō de l’école Ichiyama

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Certains internautes m’avaient fait la remarque que je n’avais pas pris de vidéo lors de la séance d’apprentissage du nihon buyō tenue par Juju Alishina (Article « Dansez avec Juju Alishina : Nihon Buyō »). Chose faite lors de ce spectacle à la Maison de la Culture du Japon à Paris! 

©Nippon Actif   Présentation du professeure de ce qu’est le buyō

En effet lors du stage de danse, il m’était impossible de prendre de vidéos car je n’en avais tout simplement pas l’accord. De plus, ce jour-là ce n’était pas une performance sur scène. La MCJP a quant à elle permit de découvrir cette magnifique danse sur scène! 
J’avais déjà expliqué dans l’article du professeure Juju Alishina ce qu’était cette danse, mais rappelons-le en une phrase : c’est la danse des geisha. Pas que, mais comprenez que cela fait intégralement partie des cordes de ces femmes japonaises aux nombreux talents.

©Nippon Actif      Élèves et professeure de l’école Ichiyama

L’école Ichiyama, de la ville de Niigata, nous a offert un somptueux spectacle de danse, mais aussi de comédie, et de décors inédits! Un scénario qui n’est pas toujours facile à comprendre, malgré l’absence de dialogue. Mais on se laisse volontiers envoûter par les courbes enchanteresses des élèves, et des gestes parfois doux, parfois saccadés selon l’expression qu’elles souhaitent nous divulguer. Une élégance maîtrisée pendant une heure. 
Il y a deux choses qui m’ont captivées. Sans surprise, leur tenu et leur maquillage : la tenue est magnifique, je suis toujours éblouie devant tant de beauté. On distingue aisément la superbe qualité du textile, les motifs divers et les couleurs variées. Le maquillage toujours aussi… blanc. Je conçois,  la manière dont je le dis paraît fade et en fait un détail inutile. Détrompez-vous, ce qui m’impressionne dans ce maquillage, c’est que les expressions faciales sont extrêmement limitées, voir inexistantes. Je vous avais déjà expliqué le procédé de maquillage de ces danseuses, et étant un produit qui se solidifie sur le visage, il est étonnant que tout le reste du corps parle pour évacuer leur ressenti.
La deuxième chose par laquelle j’ai été captivé est… le bruit du vêtement. C’est atypique comme remarque mais cela ne m’a pas échappé. J’étais alors au plus près de la scène, pour une fois (si on épargne le fait que j’ai une ponctualité légendaire dans mon quotidien). Et à chaque mouvement des actrices, j’entends le bruit des tissus qui se frottaient, et le contact entre le vêtement et le parquet. C’était… agréable, car j’imaginais par cette écoute à quel point le kimono pouvait être soyeux. 

©Nippon Actif

Sur l’une des scènes des élèves, on pouvait aussi y voir un personnage avec une double facette. Ce n’était pas une geisha ou maiko, mais une femme « voilée » (pas dans la voie de la religion musulmane), et sur l’arrière de sa tête, elle portait un masque de renard. Cette élève jouait donc deux personnages différents! Ce qui était complexe, c’est qu’au moment de jouer le renard, tout son corps étant voilé, elle devait jouer comme si l’arrière de son corps, était aussi l’avant. C’était une technique prodigieuse et à la fois rapide si le personnage ne veut pas s’embêter à changer de costume.

Un autre luxe que l’on a pu s’offrir, celui d’avoir un cours de danse dans laquelle des personnes du public étaient invités ! Je vous laisse visionner ce cours de danse dans la vidéo que j’ai posté sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=y4zr96EAhDQ&t=
Les heureux élus ont pu pratiquer cette danse et se sont vus offrir de magnifiques éventails pour leur participation. Et d’autres personnes du public ont pu rattraper des tissus pour les furoshiki (dont moi)! Un cadeau de l’école qui espérons-le, reviendront un jour!

©Nippon Actif    Le furoshiki qui m’a été lancé

Lieu : Maison de la Culture du Japon à Paris
Tarif : gratuit sur inscription
Date : 25 octobre 2018
Vidéo YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=y4zr96EAhDQ&t=

Wadaiko ~ 和太鼓 : Drum TAO

Il y a quelques mois, le vendredi 13 juillet 2018 précisément, l’un des groupes de taiko reconnu dans le monde, a rejoint le parcours du Japonismes : Drum TAO. Un spectacle époustouflant, qui a été le meilleur dans tout ce que j’ai pu voir et découvrir jusqu’à présent. La magie a opéré à la Seine Musicale de Paris lors de cet été 2018.

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©DrumTao

J’écris cet article que beaucoup plus tard, car j’étais en attente des accréditations pour exploiter certaines photos – car vous vous doutez bien que lors de la représentation, je n’avais pas le droit de prendre de photos / vidéos – accord validé plus tard par l’équipe-même. L’émotion de cette nuit traverse le temps et reste inoubliable! Comme je l’ai mentionné plus haut, de tous les spectacles de taiko (autrement dit aussi wadaiko), c’est celui qui m’a fait le plus rêvé. Pourtant, ils ne sont pas réellement comparables, car ils ont tous leur propre style. Mais dans son art en général, c’est grâce à eux que j’ai découvert le tambourinage en équipe.

Drum TAO ont joué dans 24 pays, 500 villes et près de huit millions de spectateurs sont venus les découvrir et les encourager. Avec toutes ces performances, la troupe a gagné le 6ème Japan Tourism Agency Commissioner’s Awards et l’Outstanding Cultural Contribution de la préfecture d’Oita. Il est composé de trente-et-un membres, et ils ont créé une dynamique sur scène qui a coupé le souffle à tous les spectateurs. Après des recherches, je n’ai pas pu trouver ne serait-ce qu’une seule mauvaise critique!

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©DrumTao

Les enchaînements du groupe étaient spectaculaires! Je suis encore stupéfaite de la puissance et de la vitesse de tambourinage. Pour une première en France, la salle exploitée collait à merveille à la prestation. De beaux hommes triomphant sur scène, avec la belle particularité qu’ils étaient TOUS musclés. Un régal mesdames et mesdemoiselles (certains messieurs également). Toute personne ayant été spectateur de taiko savent que voir des muscles chez ses performeurs n’est pas réellement étonnant, comme cette pratique demande une bonne cardio, force et vitesse… et donc un entraînement sans relâche, il n’y a pas de frein pour arrêter un tel phénomène. Limite, je me posais la question si lors du casting du groupe, l’une des conditions pour en faire partie était d’être plus ‘gonflé’ qu’à l’habituel. Il va de soi, c’était une question inutile car on ne travaille pas que sur du visuel. Et le spectacle tout le long l’a démontré.

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©NipponActif    La Seine Musicale de l’extérieur

Je vais décrire dans le désordre, mais l’une des choses qui m’a marqué et que je n’ai trouvé nulle part ailleurs étaient… les sourires de chaque membre, mais pas n’importe lesquels. Je vous garantis que tout le long du spectacle, ils ont gardé les mêmes beaux et grands sourires. Ce n’est donc pas le sourire marketing de l’art, mais j’ai ressenti l’un des sourires des plus sincères : celui de la fierté. Mon ressenti était bien avéré lors d’un passage avec des nobori (). Les nobori sont des bannières japonaises, qu’on utilise comme des drapeaux (notamment lors des batailles et guerres féodales). Aujourd’hui, on les utilise dans les entreprises, les sports, restaurants, magasins, etc… Il exprime l’encouragement, l’appartenance à un groupe, à une identité propre qu’il faut que les autres voient. Au-delà des accessoires, nous pouvions voir dans leurs gestes et les grimaces sur leur visage cette fierté prônée à plusieurs moments. Ils peuvent l’être, ils ont magnifiquement transmis leur passion, et porté les couleurs du Japon.

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©DrumTao    Avec les nobori (幟)

Par moment, les acteurs interagissaient avec le public. Scandant des phrases en japonais, sous le rythme des tambours. Et à d’autre moment il y avait des parties bien comiques. Certains des membres avaient des rôles bien définis dès le départ. J’ai pu entrevoir un chef de la troupe, qui avait des airs d’un grand seigneur dirigeant tout le spectacle. Et deux comiques qui revenaient sans cesse. On reste évidemment dans l’art traditionnel, mais ici de toute évidence on a osé le mélanger avec un côté moderne bien accentué. Par exemple au niveau du costume. On était à mi-chemin entre le traditionnel et un côté futuriste, voir bling-bling. Le jour où j’écris cet article, plus tôt dans la journée, en rencontrant une chargée de communication à ESMOD (école de mode -petit clin d’oeil à Mona), j’ai découvert que la costumière de cette magnifique collection était Junko Koshino, surnommée la Coco Channel du kimono. Je vous laisse découvrir les photos pour voir son travail. Je reparlerai très bientôt de cette artiste dans les jours à venir.

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©DrumTao

Revenons à nos moutons. Il faut savoir que le taiko n’est pas un art où l’on fait que de taper sur des tambours à différentes allures, avec différentes forces, mais cela demande surtout des performances d’athlètes. Un rythme infernal s’installe sous nos yeux. Parfois je me concentrais sur certains membres, et j’avais « peur » qu’ils lâchent le bachi (qui est le bâton pour tambouriner). Ce sont des parties du spectacle qui nous font retenir notre souffle, contrairement à eux.
Je ne tarderai pas plus sur les explications, si ce n’est que je vous les conseille vivement pour leur prochain passage, dont on n’a pas encore les communiqués officiels, mais je pense bien qu’ils reviendront. Un spectacle dynamique, avec du rire, des danses, un show impressionnant, des chants, des instruments, une décoration colorée et des costumes travaillés. Le tarif peut paraître excessif au premier abord, mais je vous le dis, il en vaudrait encore plus qu’on ne s’en plaindrait pas.

Je remercie l’équipe en backstage de Drum TAO et Asuka OZUTSUMI.

*Dates et horaires : Vendredi 13 Juillet à 20h30
Dimanche 15 Juillet à 15h
*Tarifs : Catégorie 3 : 20€
Catégorie 2 : 30€
Catégorie 1 : 45€
*Lieu : La Seine Musicale – Ile Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt
Site officiel : http://www.drum-tao.com/main/english

Spectacle : « Sous les fleurs de la forêt de cerisiers »

« Sous les fleurs de la forêt de cerisiers » est une pièce mise en scène par Hideki Noda en 1989, reprise en 1992, en 2001 et ce vendredi 28 septembre 2018 dans le prestigieux Théâtre national de la danse Chaillot. Une première représentation de cette pièce couronnée de succès!

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©Japonismes2018 ©Théâtre Chaillot

Hideki Noda est un dramaturge qui a écrit une quarantaine de pièces, et il reprend aujourd’hui une de ses pièces phares pour le rejouer à Paris, dans une salle comble. Par le biais de ce spectacle, il nous montre sa réflexion sur l’État et les enjeux du pouvoir. La base de son histoire est inspirée de deux textes courts  d’Ango Sakaguchi, (1906-1955) : Sous les fleurs de la forêt de cerisiers et Yonagahime et Mimio. Dans sa thématique générale, la pièce nous raconte l’histoire de la première guerre de succession du Japon en 627.

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©Japonismes2018   ©Théâtre Chaillot

Des oni () remplissent la scène du début à la fin, qui sont des créatures d’un autre monde ou autrement dit des démons. Ces créatures sont très sollicitées dans le folklore japonais (arts, littératures et théâtres). Dans cette pièce, les oni côtoient les humains. Ils sont présents dans les moments les plus sombres de l’histoire, mais aussi dans les moments les plus heureux, afin de semer le doute dans l’esprit des êtres humains. Telles des montagnes russes, les émotions de la pièce de théâtre vacillent d’un moment à l’autre sous la lumière du soleil à celle de la nuit. Ces phases sont soulignées par les merveilleuses interprétations de la Princesse Longue-nuitYonagahime qui est le personnage sombre de l’histoire malgré son apparence, et la Princesse Sommeil-précoceHayanehime, l’opposée de sa soeur. Filles du seigneur de Hida, pour leur protection le père fait appel à des maîtres artisans pour leur sculpter un Bouddha. Ce n’est sans compter que sur ces trois artisans, deux ont usurpés l’identité des protagonistes qu’ils ont tués.

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©Japonismes2018    ©Théâtre Chaillot

Au-delà du bien et du mal, au-delà de la réflexion, la pièce connaît beaucoup de rebondissements. Jouée par trente comédiens, elle connaît une certaine complexité pour les spectateurs français. Le texte étant joué en japonais, on nous délivre un sous-titre en français, sur deux écrans, bien au-dessus de la tête des acteurs. Les 2H30 avec entracte passe à une allure hallucinante. Mais non pas que par son temps horlogique, mais par ces épisodes qui défilent aussi vite. Il était difficile de suivre le jeu d’acteurs en même temps que la lecture du sous-titrage. On s’habitue tant bien que mal au final à notre hochement de tête, d’haut en bas, afin de suivre la traduction et les mouvements des personnages. En dehors même de cette traduction, il faut savoir que le deuxième défi est la compréhension de l’histoire par acte. En effet, le scénario nous offre à son tour une certaine difficulté au niveau du dialogue. Tantôt nous avons l’impression que les différents actes n’ont rien à avoir les uns avec les autres, tantôt nous nous rendons compte qu’il y a bien un suivit de cette ribambelle d’histoires. La cause est probablement dû au langage utilisé, car rappelons-le, nous sommes vers l’an 627. Je me suis moi-même emmêlée les pinceaux dans le scénario avec mon acolyte, bien que certains passages sont compréhensibles.

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©Japonismes2018    ©Théâtre Chaillot

Les ambiances sont bien scindées grâce aux superbes décorations mobiles de la scène. Une bonne représentation du printemps sous les fleurs de cerisiers, des pétales tombant, des couleurs vives, tant dans les accessoires, que dans les costumes. Et surtout, des acteurs sensationnels! Des chants et des mimiques enchaînés dans un rythme effréné. On a des séquences d’amour, d’espoir, de désespoir, de croyance, de culpabilité, … toutes les émotions humaines jalonnent la scène, et c’est à partir de ces caractères humains que l’auteur nous fait garder les pieds sur terre. Ce qui m’a le plus impressionné, c’est la montée de la porte des oni. Je ne m’attendais pas à ce que cela soit possible sous nos yeux, mais grâce au Palais Chaillot et de leurs infrastructures, on a pu voir un travail monumental se dérouler devant nous.
Le nombre de fois que je me suis demandé : « c’est à quel moment la pause? »… et bien, sachez qu’il y en a pas en dehors de l’entracte. Toutes les séquences s’enchaînent avec une tonicité sans faille. L’échappée belle vers un univers transverse, il n’y a que le dramaturge Hideki Noda qui a su donner vie, et les acteurs sur scène nous inviter à trépasser l’imaginaire.

*Lieu : Théâtre national de la danse Chaillot – 1 Place du Trocadéro, 75016 Paris
*Dates : du 28 septembre au 3 octobre 2018

Un grand merci à Catherine PAPEGUAY pour l’invitation et au Palais Chaillot pour leur accueil.

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©Japonismes2018    ©Théâtre Chaillot

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©NipponActif

La Tour Eiffel aux couleurs du Japon

160 ans de relation diplomatique entre la France et le Japon, et le symbole ultime a été projeté pour la première fois en France, pendant deux nuits sur la Tour Eiffel, les 13 et 14 septembre 2018.

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©NipponActif

Cette incroyable idée a jailli dans l’esprit de deux femmes, mère et fille : Madame Motoko Ishii et Melle Akari-Lisa Ishii. Productrices et conceptrices des lumières, ce projet leur a pris un an et demi, pour un résultat admiratif ! Akari-Lisa Ishii, conceptrice lumière a déjà travaillé auparavant sur d’autres sites culturels (voir quelques uns de ses travail sur ce lien : lightzoomlumiere.fr). Fort de ces expériences, on ne doutait pas de l’effet dynamique qu’elle pouvait produire pour cette représentation unique.
Ce show présentait un jeu de lumières et de sons, un parfait combiné qui nous poussaient à nous projeter au Japon : son des instruments japonais, les couleurs, les tableaux connus, les formes arts et déco, etc…

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©NipponActif

Dix minutes de projections répétitives, la Tour Eiffel était immaculée de couleurs nets et de formes déstructurées, de tableaux comme celui d’Hokusai aux couleurs du drapeau français et japonais. La majorité des sons qui ont défilé étaient d’origine japonaise, mais nous avons eu aussi de la musique française. Nous pouvions voir les énormes projecteurs qui ont permit de sublimer la Dame de fer au Pont d’Iéna. Les couleurs audacieuses sublimaient le monument, à un rythme soutenu. Les trésors japonais ont rejoint le trésor national parisien. La projection n’a eu lieu que sur une façade de la Tour Eiffel, de 20h à 1h du matin.

Vous avez été quelques milliers à vous rendre devant la Dame de fer, sur le Pont d’Iéna, ou sur le Trocadéro. C’était une chance immanquable et un travail colossal qui a été orchestré en backstage. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de se déplacer, voici les quelques photos que j’ai pu prendre lors de cette soirée.

Je met le reste des photos sur la page Facebook de Nippon Actif => Album photo
Et le lien vers la vidéo YouTube de ma vidéo => https://youtu.be/y4rUFbKl6os

*Event officiel : https://www.facebook.com/events/255015041747043/
*Dates : 13 et 14 septembre 2018
*Tarif : événement gratuit
*Lieu : Tour Eiffel

Un grand merci à Akari-Lisa Ishii pour cette courte collaboration, ce travail minutieux, et une organisation hors-norme!

Taiko : Kodo Next Generation

Le taiko (太鼓) est l’art de jouer du tambour au Japon. Les Japonais préfèrent l’appeler plus traditionnellement le wadaiko (和太鼓). Le 22 juillet 2018, j’ai été à l’une des représentations de cet art traditionnel, présenté par le groupe « Kodo Next Generation » dans un prestigieux cadre oriental, au Théâtre du Soleil (ou La Cartoucherie) de Paris.

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©KodoNextGeneration

Kodo signifie le battement de coeur. Dans ce contexte, il est semblable au battement d’un tambour. On ne fait pas que de l’entendre, on le sent littéralement grâce aux vibrations que le son émet, tel un écho qui connecte les ondes musicales aux coeurs. Kodo peut aussi vouloir dire « les enfants du tambour ». Ils sont en effet aussi spontanés, créatifs et énergiques que des enfants. Une signification qui n’enlève pas de la technicité à leur représentation.
Le groupe de 34 membres existe depuis 1981, donc 37 ans. Vous l’aurez deviné que nous n’avons pas sur la photo ci-dessus et lors de leur représentation, tous les membres du groupe. D’où la mention « Next Generation », rappelant que ces jeunes ‘performistes’ sont les héritiers de cet art.

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©KodoNextGeneration

Kodo Next Generation ne revendique pas que les côtés art et spectacle du wadaiko. Mais aussi traditionnel et représentatif de l’endroit où ils vivent : l’île Sado. En effet, en dehors du spectacle, ils sont présents dans de nombreux festivals au Japon, vendant les mérites peu connus de leur village. L’expansion de leur culture locale et du programme de développement a commencé depuis des années dans le monde entier. Ils sont actuellement à plus de 6.000 représentations dans 50 pays de cinq continents. Ils ont aussi crée une fondation afin de nous donner plus d’explication sur la valeur culturelle du village (se référer au lien que je donne à la fin de l’article, site en japonais et anglais). Kodo est né dans la nature, et s’en inspire fortement.

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©NipponActif

Avec toute cette expérience, la génération d’aujourd’hui compte évoluer en mélangeant la valeur traditionnelle et le côté moderne pour amorcer leur début . C’est avec beaucoup de fierté qu’ils ont joués sur la scène française, dans une salle comble. Les musiciens avaient aussi un bon jeu d’acteur. Ils quittaient et revenaient sur la scène tel des robots, machinalement, avec tout leur air sérieux, sans même esquisser un sourire. Sauf quand ils s’attelaient à leurs performances, le masque tombait du visage pour accueillir un sourire de bienvenu. Entre les tambourinements, les jeux d’instruments et de chants, le groupe ne nous laissait pas de répit.
La seule chose de tout le spectacle qui m’embêtait était le jeu de lumière : beaucoup trop tamisé par moment, rester éveiller n’était pas une mince affaire. Il va de soi que ce jeu de lumière scénarisé le tempo des musiciens. J’ai personnellement beaucoup plus apprécié les moments énergiques! Et incontestablement, les chants : captivants et enchanteresses! Avec des timbres de voix exceptionnels qui rappellent les chants anciens.

Tarif : de 15 à 25€
Lieu : Théâtre du Soleil – 2 Route du Champ de Manoeuvre, 75012 Paris
Page du groupe Kodo : https://www.kodo.or.jp/en/

 

Kyoto et son élégance éternelle

Source des événements japonais à Paris, la Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP) a accueilli le Vendredi 15 Juin, les membres du spectacle intitulé « Kyoto et son élégance éternelle ».

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©NipponActif     Entrée avant le spectacle

Paris et Kyoto fêtent les 60 ans du pacte d’amitié qui les lient. Des kyotoïtes sont venus nous montrer un art traditionnel local, pour la découverte d’une facette de leur culture.
On plonge directement dans une ambiance raffinée, avec le port des vêtements culturels. Des vêtements comme nous n’en voyons nulle part ailleurs, atypique (se conférer aux photos).
Ils sont venus nous présenter le festival qui a lieu chaque année pendant le Gion Matsuri. C’est le festival du sanctuaire Yasaka, et il dure tout le mois de juillet. C’est l’une des trois grandes fêtes de la région, et il est initié par le Yamaboko junkô, qui est la procession de chars.

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©NipponActif    Le yamaboko junkô

Lors de cette soirée, nous avons eu le droit à l’imayo : des chants et des danses qui étaient pratiqués à l’époque Heian (VIIIe – XIIe siècle). Musique et chants traditionnels parlant de palais, de montagne, de cérémonies, mais aussi de Paris (Imayo – Awase).

Un voyage lyrique à travers une région et Paris. Des poèmes écrits à la main avant d’être chantés. Les poèmes nous étaient déjà donnés en avance, mais cela ne les a pas empêché de faire une démonstration d’écriture en quelques minutes. Les danseuses quant à elles étaient exceptionnelles. Elles m’ont rappelé la danse cambodgienne de par leur dextérité et mouvement au ralenti. Ce spectacle ne pourrait intéressé que les amoureux de la tradition.

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©NipponActif    Membres du spectacle

Extrait d’Iwayo – Awase (version française)
par Mme Keiko NAKAGAWA

En se promenant dans les rues de Paris
Ici et là dans le jardin des roses sauvages fleurissent 
Ses souvenirs se transforment en sentiments
Et subsistent toujours sur le bout des feuilles après la séparation

Ce groupe est une association qui existent depuis quelques décennies. Leur but est de propager la culture d’époque de leur région, à tout le monde. Ils participent à la fête tout le mois de juillet à Kyoto, afin de présenter ce qu’ils nous ont montré. Nous avons eu l’honneur de pouvoir être présent à cette exclusivité mondiale.

Ce programme présenté à la MCJP était gratuit et n’avait qu’une date unique.

Site : https://www.mcjp.fr/

Japan Expo 19ème Impact

Japan Expo est le deuxième salon le plus connu au monde, après le fameux Comiket qui se déroule sur l’île artificielle d’Odaiba, à Tokyo. Des salons dédiés aux manga, jeux vidéos, science-fictions et aux cosplays. Un retour sur la convention qui a eu lieu en banlieue parisienne, au Parc des Expositions.

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©NipponActif        Cosplayeuse

Un salon qui a une reconnaissance majeure d’année en année, diffuseur de la pop-culture et d’une spécificité unique lié au Japon jonglant entre animations, ventes, avant-premières, dédicaces, rencontres, cosplays, etc… Après sept années de travail à Japan Expo, je voulais revivre l’expérience en tant que visiteur. Ayant été sous contrat, je ne peux pas dévoiler tous les backstages, mais peut-être que je parlerai de mon expérience dans un prochain article. Mais c’est en toute objectivité que je vais le plus brièvement possible, raconter mon passage à Japan Expo Paris, le Dimanche 8 Juillet 2018.

Pour éviter la foule immense qui peut remplir jusqu’à deux hangars du Parc des Expositions, je m’y suis rendue à midi. Un chemin sans arrêt du début de la file jusqu’à l’entrée du salon. Comparé aux années précédentes, il n’y avait pas de chaleur écrasante dans le salon même. Je remarque aussi qu’il y avait moins de foule qu’habituellement. On circulait très aisément, sans trottiner. Il y a toujours autant de stands exposants qui vendent leurs produits à des prix excessifs, sans aucune surprise. Certains avec qui j’ai pu discuter me confieront sans trop de mal qu’ils aient eu moins de chiffres qu’habituellement, que l’emplacement leur coûtait trop cher, donc inévitablement les exposants augmentaient à leur tour le tarif des produits qu’ils vendaient.

Mais la programmation reste tout de même très intéressant, comme chaque année. En dehors du salon, Japan Expo organise aussi des films d’animations en avant-premières, des soirées, des concerts, etc…

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©NipponActif   Préparation pour la démonstration de taiko

Pour ce dimanche, il y avait l’ECG (European Cosplay Gathering) pour la sélection française, permettant au meilleur cosplayer de gagner un lot. Japan Expo est l’occasion d’apercevoir beaucoup de visiteurs costumés en des personnages de manga ou science-fiction. Impressionnant est leur travail, et indispensable est leur présence. J’ai aussi pu voir certains crossplay. Le principe du crossplay est que les femmes s’habillent en personnages de manga masculin, et les hommes, en personnage féminin.
Nous avons aussi eu en showcase la chanteuse des génériques de l’Attaque des Titans et Blue Exorcist, Mika KOBAYASHI. Les sorties des anime 2018 et 2019 ont été annoncés, suivit d’un karaoké géant. Des masterclass ont été tenus comme par exemple ceux de Kimitoshi YAMANE et Toshihiro KAWAMOTO. Sans compter les ateliers, des démonstrations de sport, de musique, de danse, d’instruments, etc…

La conférence de clôture tenue par les fondateurs de Japan Expo, Jean-François DUFOUR et Thomas SIRDEY, s’est déroulée en deux parties. En première partie, la présentation et le travail de cette année. S’ensuit des questions / réponses avec le spectateur. Beaucoup de réclamations sous forme de questions ont été posés. Questions à laquelle il y a eu des réponses, mais qui ne satisfaisaient pas forcément le public. Que cela soit sur les prix des billets / badges, des badges qui ne fonctionnent plus arrivé au point dédicace, et où l’on envoie le visiteur à l’autre bout du hall afin d’activer formellement son badge, les problèmes d’accès pour les personnes à mobilité réduite, les exposants qui sont mécontents des services qu’on leur offrent lors des quatre jours du festival, etc… Les fondateurs ont eux-même soulevés quelques problèmes techniques lors du salon (comme l’ascenseur qui ne fonctionnait pas). Mais les réponses apportées aux questions, visées plutôt le STAFF festivaliers. À savoir que Japan Expo recrute 450 personnes chaque année. Selon les fondateurs, le staff saisonnier peut aussi être inefficace, du fait de leur jeune expérience. Tous les anciens membres ne sont pas forcément rappelés, et aucun motif n’est donné. Les fondateurs avouent sans peine que si certains problèmes soulevés sont consolidés, de nouveaux arriveront, car ils veulent tenter de nouvelles choses. On oserait se demander si justement la valeur sûre n’est pas de (re)travailler les systèmes mises en place pour atteindre la perfection. Mais nous aurons compris que ce n’est pas le but de ces derniers.

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©NipponActif   Jean-François DUFOUR et Thomas SIRDEY

Dans la deuxième partie de la conférence, on nous a prédit une surprise pour l’année prochaine, une exclusivité. Car effectivement, juillet 2019 sera le 20ème anniversaire du salon! Nous aurons toujours les mêmes programmes, avec d’autres artistes qui viendront, des dédicaces, des rencontres, un concert gratuit qui aura lieu en soirée (sans nous dévoiler les artistes étant donné que les contrats n’ont toujours pas été signés), ET! Ils ont aussi précisés que cela fait cinq ans que les tarifs des billets d’entrées n’avaient augmentés… Chose qui changera dès l’année prochaine! Car ils augmenteront le prix des billets de 2€ tous les jours (voir les tarifs en fin d’article). Tarifs augmentés pour l’anniversaire? Nomenclature économique? Les raisons apportées étaient floues. Les prix des badges augmenteront aussi, et un nouveau badge unique fera son entrée juste pour 2019 : un pass anniversaire à 300€. Qu’est-ce que ce badge apporte de plus que les badges déjà existant? Une visite dans les coulisses de Japan Expo, un jour avant l’ouverture publique, accompagné des fondateurs pour commenter la visite. Plus de goodies (ou de meilleurs goodies que le badge Zen et Zen+?), accès à l’espace lounge, permettant d’avoir un en-cas, et un confort optimal pour se reposer à l’écart du bruit, et bien d’autres privilèges. Attention, ce badge 20ème anniversaire sera limité,  seulement 6 personnes auront ce « privilège »! Dans quelques jours, ces informations seront mises à jour sur leur site. C’est donc avec impatience que nous verrons l’expérience de ceux qui ont voulu en profiter. Quelque chose me dit que dès son apparition en vente, ces 6 billets vont rapidement partir malgré son prix.

À l’année prochaine Japan Expo! Pour ses réussites et ses déboires…

Message personnel de fin : merci aux visiteurs qui m’ont reconnu alors que je ne portais pas mon gilet Japan Expo, un grand plaisir d’avoir revu une partie du staff, ainsi que les exposants. À l’année prochaine sûrement!

Tarifs 2019

Prévente :
Jeudi 4 Juillet 2019 : 17€
Vendredi 5 Juillet 2019 : 14€
Samedi 6 Juillet 2019 : 24€
Dimanche 7 Juillet 2019 : 19€

Pass 4 jours : 60€

Billet Zen : 104€
Billet Zen + ECG : 134€
Billet Zen + Confort : 200€

Pass Spécial 20 Ans : 300€

Lien pour l’achat des billets : https://www.japan-expo-paris.com/fr/ticketing/JEP2019

 

Salon : C’est Bon! le Japon 2018

En 2014, la gastronomie japonaise s’inscrit à la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco, appelé washoku (和食), qui n’a cessé d’intéresser les français. De là, Euro Japan Crossing a créé le salon dédié à la culture japonaise, et cette année, nous sommes à sa 5ème édition du salon C’est Bon! le Japon à Paris! C’est la deuxième fois que j’y retourne, ayant eu une bonne impression lors de l’édition précédente.

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©NipponActif       Services de table vendus lors du salon

L’espace était plus grand, mieux agencé, et il y avait beaucoup plus d’exposants qui vendaient leurs produits venant tout droit du Japon. A l’entrée, un marché aux légumes directement importé du Japon : daikon (大根) qui est un radis blanc, patate douce du Japon qui est sucré à souhait et délicieux (nous avions le droit à une dégustation), grande bardane, néflier du Japon, gombôs, la tige du wasabi (山葵), etc… Sachant que ce sont des produits qui coûtent de base extrêmement chère, le prix exercé au salon ne m’a pas paru exorbitant, contrairement à ce qu’une partie des visiteurs pensent.

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©NipponActif  Tige de wasabi

Prenons l’exemple de la tige de wasabi. Nous avons lors de ce salon le véritable wasabi, qui n’a en goût, en  texture et couleur, rien à avoir avec nos fameux tubes vendus par nos lobbyistes. Pour 1 cm, comptez quand même 10€. C’est cher? Sachez que c’est le plus bas prix! Car effectivement, cette plante est rare et est cueillie dans les montagnes au Japon. Il y a encore plus chère, car il y a de meilleures qualités que celui que j’ai pris en photo.

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©NipponActif   Patate douce japonaise

Un autre exemple, la patate douce japonaise, appelé le Yaki-Imo. Explication sur la photo ci-dessus. Je rajouterai qu’au Japon, ce mode de cuisson pour les patates douces est très prisé là-bas. L’une des phrases favorites des japonaises : « Imo, Tako, Nankin« . Imo signifie ‘patate douce’, Tako signifie ‘pieuvre’, et Nankin signifie ‘courge’. 3€ le morceaux de patate douce pour son temps de cuisson et sa popularité d’un autre continent… Je valide!

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©NipponActif   Des sandales relaxantes

N’oublions pas les stands divers qui portent tout autant de l’intérêt : art de table, artisanat, nourriture japonaise (comme le mochi, dommage que je n’ai pas pu en trouver de mochi glacé), etc… Cette année, une nouveauté, le salon a mis en avant les produits japonais… bio. Je trouve que c’est une bonne initiative, bien que l’on risque de retrouver des critiques au niveau des prix (ou des clichés?). Pour immortaliser la journée, un stand photo ambiance nippone avec des accessoires étaient mis à disposition des visiteurs.

Un voyage culinaire à porter de main

Hors, nous avons la scène. Celle qui nous dirige vers des performances musicales et démonstrations. Même le bloggeur « Un Gaijin au Japon » à présenter une conférence exclusive! On aurait préféré beaucoup plus de scène pour ce genre de programmation.
Le 1er Juillet 2018 avait lieu le concours de thé japonais avec 6 catégories ( sencha, genmaicha, hôjicha, matcha, bio et autre ). Des professionnels de la gastronomie ont évalués les différents thés, et le public avait aussi pu y goûter.

Malgré la chaleur écrasante du salon (pas de clim, pas même pour les professionnels), les visiteurs étaient bien présents. On les remercie pour leur travail, et rendez-vous l’année prochaine pour la 6ème édition.

*Lieu : Halle des Blancs Manteaux  – 48 rue Vieille du Temple 75004 Paris
*Prix d’entrée : 1€

Rakugo – 落語

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@CieBalabolka Stéphane Ferrandez, conteur

Le rakugo (落語) est un spectacle littéraire japonais, raconté par un rakugoka (落語家), qui en est le conteur. Tradition vieille de plus de 400 ans, ce « stand-up assis » n’a comme acteur qu’un seul et unique conteur sur scène. Toujours vêtu d’un kimono, et agenouillé sur un coussin, il utilise comme accessoires un éventail, appelé sensu (扇子), et a souvent un essuie-main en coton, le tengui (手拭). Pour mettre en exergue ce spectacle, la Cie Balabolka se produit sur la scène française depuis quelques années afin d’apprécier cet art venant d’ailleurs.

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@YattaFanzine Rakugoka en anime

La Cie Balabolka est fondée en 2006 avec le conteur éthnologue, Stéphane Ferrandez, ainsi que l’auteure et metteuse en scène : Sandrine Garbuglia. Ils ont à leurs actifs plus de 20 spectacles de contes tournés en France et en Asie. En 2014, j’ai été à leur spectacle intitulé « Histoires tombées d’un éventail ». En 2018, j’ai réitérée mon expérience après leur invitation pour le rakugo appelé « Marcher vers Levant ».

L’art savant japonais

Le 23 février 2018, Stéphane Ferrandez s’est présenté à la Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP). Il a commencé sa représentation par un spectacle classique, en étant debout. Il nous dépeint un cadre idyllique, suffisamment pour nous transporter au Japon. Un scénario très bien ficelé, qui le mènera au koza (高座), qui est une scène sur la scène! Car il faut savoir que le rakugoka n’a pas le droit de se lever du coussin où il va s’agenouiller. Si un de ses personnages marchent dans l’histoire, il va devoir simuler la marche… A genoux sur le coussin. Sur le koza, il n’y a ni décoration, ni musique. Seuls peuvent subsister des accessoires que le conteur va utiliser. À partir de là, commence réellement le rakugo. Enchaînement d’histoires amusantes, simples et surtout dynamiques! Car derrière ces histoires avec une chute toujours drôle, Stéphane Ferrandez a su jongler entre les langues françaises et japonaises, nous instruisant sur cette tradition peu connue en dehors du Japon. Le vocabulaire est foisonnant, invitant même les néophytes à être spectateurs! La réelle difficulté est tout de même de raconter des histoires en français, tout en restant sur les principes du rakugo traditionnel. C’est un principe merveilleusement accompli par le conteur.

Jamais deux sans trois, j’attend patiemment le nouveau rakugo qui aura lieu sur Paris! D’ici là, je vous invite à vous rendre sur leur page afin d’avoir les prochaines dates de sa production à Paris ou ailleurs.

Leur page Facebook :  https://www.facebook.com/ComicoJapon/
Leur site internet : http://www.rakugo.fr/

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