Six jours de stage avec l’une des chorégraphes des plus emblématiques de cette danse traditionnelle, Juju Alishina. Un moment d’apprentissage que j’ai pu apprécier le samedi 25 août 2018 dans une salle de danse en plein coeur de Paris.

©NipponActif Salle de Micadanses
Le nihon buyō est une danse traditionnelle japonaise, qui s’est développée lors des représentations de kabuki, reconnu dans le patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2008. Aujourd’hui, cette danse peut parfois s’émanciper de ces pièces de théâtre, pour en devenir un art à part entier, contant les saisons et mimant les histoires.
Juju Alishina est une danseuse, chorégraphe et directrice de l’association Nuba en France. Une importante association de danse japonaise, mais reconnue dans le monde, grâce à sa performance et la méthode pédagogique employée, elle est souvent sollicité. Juju Alishina a obtenu un diplôme de danseuse professionnelle et un diplôme d’enseignement à Tokyo. En créant son association Nuba à Tokyo, elle a voulu une expansion à portée internationale de sa danse traditionnelle. C’est alors qu’elle s’installe à Paris en 1998, et retravaille ses styles de danses. Je vous laisse découvrir sa bio : le parcours complet de Juju Alishina.

©NipponActif Juju Alishina
Qui n’a pas rêvé de voir les performances dont les geisha et les maiko en connaissent le secret? Une symbiose parfaite entre des mouvements légers et saccadés, rythmés par le temps et les gestes qui content une histoire sans paroles. L’une des danses les plus atypiques et unique, dirigée par une professeure de renom. Au-delà de ce qu’offre la performance, nous avons l’étendue artistique visuelle, à savoir les vêtements à porter, et l’art de se maquiller comme nulle part ailleurs.
Sans ces derniers, le nihon buyō est tout de même définissable et reconnaissable. Je suis arrivée au dernier jour de stage, après qu’ils aient tous appris la chorégraphie. Cela a nécessité un travail important, aisément devinable au 5h de préparation fait ce jour-là. Et j’ai eu une chance exceptionnelle d’assister à la mise en maquillage des élèves et du professeur. Étape que Juju Alishina enseigne qu’une fois par année! Ce blanc parfait poudré sur les visages des élèves avec une technicité pointilleuse. Ce maquillage traditionnel se nomme le shironuri.
Shironuri
Étape par étape, on commence par la mise en beauté. Juju Alishina nous explique sur un tableau point par point les étapes du maquillage. L’utilisation de quelques produits japonais sont obligatoires, ne trouvant pas d’égaux aux produits occidentaux.
On lisse le visage en refermant les pores avec un produit que nous pouvons retrouver dans les magasins occidentaux. Ensuite on utilise les produis les plus importants pour faire le maquillage shironuri comme les professionnelles que sont les geisha, les maiko et les artistes du kabuki. D’abord, on utilise le ishineri qui est de la cire à mettre autour des sourcils pour les aplanir. Ensuite advient l’application du kabuki abura qui est le fond de teint qui permettra d’avoir un maquillage parfait. S’ensuit l’application du kabuki shiroi pour effectuer le shironuri (fard blanc, à diluer dans un peu d’eau). Dernière étape, on poudre le tout légèrement avec le kona oshiroi (poudre blanche).
Inspiré d’un modèle, reproduire les détails sur les paupières en jouant avec la poudre rouge et le eyeliner noir. Il en sera de même pour le contour des lèvres et le rouge à lèvre. Certains sites permettent d’acheter le tout pour ne pas à avoir chercher un par un les produits.

©NipponActif Des élèves maquillés
Les geisha et maiko « peignent » leurs visages en blanc, mais aussi la nuque et le cou. Mais lors du cours, ils ne feront que le visage pour plus de praticité pour un temps limité. C’est un des meilleurs challenge que l’on puisse donner à des élèves, et une fierté d’y avoir réussi. Ils ont eu l’impression de porter un masque d’argile, car le shironuri durcit rapidement.
Je répète ce qu’il faut acheter sur internet ou en magasin afin d’avoir le résultat sur les photos :
- Produit pour lisser les pores
- Ishineri : cire à appliquer autour du sourcil
- Kabuki Abura : fond de teint
- Kabuki Shiroi : pâte blanche
- Kona Oshiroi : poudre blanche
- Tonoko : poudre rouge
- Produit noir ET rouge avec un pinceau pour sourcils
- Produit noir avec un pinceau pour paupières
- Tonoko rouge autour des yeux et joues
Après le maquillage, advient le port des vêtements traditionnels : le kimono. Simple ou plus travaillé, muni de ses multiples couleurs, on dénote une qualité remarquable qui est la touche finale avec quelques accessoires tels que les ombrelles ou à défaut des parapluies.

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Enfin paré pour danser, des heures de préparation pour une performance traditionnelle comme au Japon, tout en étant à Paris. Un voyage de plusieurs heures époustouflants qui nous permettent de découvrir une tradition lointaine. L’inscription est possible tout au long de l’année, les cours réguliers commençant en septembre et se terminant en juin. Pour les personnes qui souhaitent participer aux cours (novices aux professionnels), voici toutes les informations sur les cours réguliers pour la rentrée! => https://www.dansejaponaise.fr/cours
Photo de couverture par ©Jérémie Lortic.

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